Fin des radars tronçons : pourquoi le nombre d’amende va bientôt triplerIllustrationIstock
Les radars tronçons sont en voie de disparition depuis le courant de l'année 2022. Une bonne nouvelle ? Leur progressif retrait des routes par le gouvernement annonce en réalité une multiplication du nombre de contraventions en 2023. Explications.
Sommaire

Apparus en 2012, les radars tronçons sont progressivement retirés des routes depuis 2022. Ces engins mesurent la vitesse moyenne d’une voiture entre deux bornes espacées de quelques kilomètres. Une centaine de ces machines sont disséminées aux quatre coins de l’Hexagone. Si leur disparition semble une bonne nouvelle aux premiers abords, elle n’augurerait en réalité rien de bon…

D’après Capitale, le gouvernement justifie ce choix par sa volonté d’améliorer la sécurité sur les routes. Vieux de près de dix ans pour certains, les radars tronçons seraient remplacés par des radars plus modernes et en meilleur état. Mais, pour Pierre Chasserey, délégué général de 40 millions d’automobilistes, il faudrait y voir une autre raison économique.

Radars tronçons : des radars trop coûteux pour l’Etat ?

Les radars tronçons font partie des plus chers du "catalogue des radars". Le coût de leur maintenance et de leur installation est plus élevé que celui d’autres modèles. L’installation d’un "tronçon" coûte en moyenne 165 000 euros pièce contre 35 000 euros pour un radar traditionnel. En les remplaçant, l’Etat pourrait faire d’importantes économies.

"Officiellement, la Sécurité routière justifie leur remplacement progressif par un autre type de radar par un moindre coût économique… Mais c’est en réalité davantage la rentabilité de ces appareils qui soucie les autorités", affirme le délégué général de l’association à nos confrères d’Auto Plus.

Pour quelles raisons le gouvernement souhaite-il retirer les radars tronçons des routes ? Quelles seront les conséquences pour les automobilistes ?

Radars tronçons : trop ou pas assez efficaces ?

Selon l’association 40 millions d’automobilistes, un radar tronçon flashe en moyenne 5 000 automobilistes par an, contre 14 000 pour un radar classique. Les "tronçons" seraient trois fois moins rentables. "Ils ne génèrent en fait tout simplement pas assez d’argent", s’exclame Pierre Chasserey, délégué général de l’association (Auto Plus). Les radars tronçons seraient donc enlevés parce que peu efficaces ? Ou, paradoxalement, trop ?

"Je me souviens d’un délégué interministériel à la Sécurité routière qui affirmait, il y a quelques années, que ‘le meilleur des radars, c’est celui qui ne flashe pas’, parce qu’il remplit parfaitement son rôle en faisant respecter la limitation de vitesse édictée. La preuve que les radars ne sont pas là pour assurer la sécurité des usagers, mais bel et bien pour faire les poches des automobilistes", juge Pierre Chasseray. Quel que soit son motif, la disparition future des radars tronçons aura un impact direct sur les automobilistes.

Fin des radars tronçons : le coût pour les automobilistes 

D’après l’association 40 millions d’automobilistes, le nombre d’amendes pourrait tripler si les radars tronçons étaient abandonnés. Ils seraient en effet remplacés par un système similaire mais "encore plus efficace".

D’après La Dépêche, des radars tourelles dernier cri seraient les parfaits candidats. Capables de contrôler 32 véhicules simultanément, sur huit voies différentes, les radars tourelles peuvent flasher plusieurs véhicules en même temps dans les deux sens de circulation. De quoi augmenter drastiquement le nombre de contraventions sur les routes. D’après Capital, en 2023, la Sécurité routière devrait encaisser plus de 332 millions d’euros grâce aux contraventions distribuées par les radars.