Changement de banque : cet impact insoupçonnéIstock
INTERVIEW. Bien que généralement fidèles à leur banque, certains Français choisissent d'en changer en raison de frais trop élevés, d'une mauvaise communication, ou de l'obtention d'un crédit au sein d'un établissement concurrent. Ont-ils par ailleurs conscience de l'impact carbone de leur épargne ? Léo Miranda, directeur marketing de la NEF nous éclaire sur le sujet.
Sommaire

Comptes courants, livrets bancaires… Contrairement aux idées reçues, l’argent que vous déposez sur vos différents produits bancaires ne dort pas. Les banques s’en servent en effet pour financer divers projets, à l’impact carbone plus ou moins élevé. Or, selon l’endroit où votre épargne est placée, elle peut contribuer à alléger votre impact carbone. Car, comme l’assure la NEF, établissement financier qui se décrit comme éthique, "choisir ou placer son épargne, c’est comme trier ses déchets !"

Si, pour réduire leur impact carbone, certains s’efforcent de consommer moins de viande, d’éviter de prendre l'avion, ou encore réduire leurs emballages, ils n’ont pas pour autant conscience que leur argent peut contribuer à financer des industries à impact négatif qui risquent de "ruiner" les efforts effectués au quotidien. D’ailleurs, selon Oxfam, nous polluons plus via ce que finance notre argent, que via notre propre consommation. Nos deniers sont le premier poste d’émissions de CO2.

Changement de banque : une nouvelle raison émerge

"Les motivations principales qui poussent les Français à changer de banques sont certes traditionnelles (manque de clarté, frais trop élevés, crédit immobilier accordé au sein d’un établissement financier concurrent…), mais d’autres raisons émergent ces dernières années", nous indique Léo Miranda, directeur marketing de la NEF. "Nous pouvons citer la facilitation des changements de domiciliation bancaire en France et en Europe ainsi que la préoccupation écologique et environnementale. Au sein de la NEF, nous constatons une prise de conscience collective de plus en plus large. Les épargnants se dirigent davantage vers une gestion responsable de l’argent", assure-t-il dans nos colonnes.

Comment savoir alors dans quels domaines investissent vraiment les banques ?

Changement de banque : quels sont les établissements qui polluent le plus ?

Les grandes banques françaises financent largement les énergies fossiles (gaz, pétrole, automobile, aéronautique, etc.), qui conduiraient à un réchauffement climatique de 3 à 8°C à horizon 2100, selon le rapport sur l’impact carbone des banques françaises publié par l’Oxfam.

Or, les accords de Paris s’étaient accordés sur +1,5°C maximum.

Parmi les 3 banques les plus polluantes (et qui gardent leurs investissements opaques) nous retrouvons :

  • La Société Générale : 635 tonnes de CO2 par million d’euros investis en 2020
  • BNP Paribas : 535 tonnes de CO2 par million d’euros investis en 2020
  • Le Crédit Agricole : 519 tonnes de CO2 par million d’euros investis en 2020

Quels sont celles qui ont alors le plus faible impact carbone ?

Changement de banque : choisissez une banque à la transparence totale

Si la Banque Postale et le Crédit Mutuel sont les "bons élèves" avec respectivement 388 et 387 tonnes de CO2 par million d’euros investis en 2020, c’est toujours bien plus que la NEF. Avec 121 tonnes équivalent CO2 émis par million d’euros investis, l’intensité carbone de la Nef est la plus faible de tous les établissements financiers français. "C’est par exemple 3 fois moins que la Banque Postale et le Crédit Mutuel", observe Léo Miranda. "Nous tenons une grille sélective de projets et finançons des projets utiles auxquels nous croyons comme des coopératives bio ou des magasins de mode éthique dans lesquels nos clients épargnants consomment."

"La promesse de la NEF tient sur 3 piliers", ajoute le directeur marketing.

  • "Le financement exclusif de projets à impact positif sur la société : écologique, social ou culturel
  • La transparence totale : nous publions tous les ans sur notre site la liste complète de tous les prêts que nous avons réalisés dans l’année. Nous sommes les seuls à le faire en France, et ce, depuis la création de la NEF, il y a 40 ans.
  • La forme coopérative : nous sommes détenus par nos propres clients, soit 40 000 sociétaires, voulant soutenir des projets écologiques et solidaires."