Paiement en plusieurs fois pour préserver son pouvoir d’achat : gare aux pièges
De plus en plus de commerçants vous proposent de régler vos achats en 3 ou 4 fois sans frais. Si, au vu du contexte inflationniste, le paiement fractionné peut être fort intéressant, il n’est pas sans danger…

"Payez en 3 ou 4 fois sans frais." Pour inciter les Français à consommer, de nombreuses enseignes proposent désormais le règlement en plusieurs fois. Comme l’a constaté Floa Bank (ex banque Casino) à travers un sondage commandé à OpinionWay en juin 2021, depuis début 2021, le paiement fractionné est entré dans les mœurs. 31% des Français y ont eu recours pour s’offrir une console, des vêtements ou encore de l’électroménager. Près de 2 Français sur 3 utilisent cette forme de crédit particulière pour des montants inférieurs à 500 euros.

Paiement en plusieurs fois : la solution pour préserver son pouvoir d’achat ?

Cette nouvelle facilité de paiement, souvent sans intérêts et sans lourdes démarches administratives, séduit de plus en plus les consommateurs. Et ce, d’autant plus en cette période inflationniste, où le pouvoir d’achat fait partie des premières préoccupations des ménages. Ceux ayant un budget limité peuvent ainsi se faire plaisir, sans se retrouver dans le rouge à la fin du mois.

Amazon, Cdiscount, Decathlon, Intersport, Fnac-Darty, Boulanger, Leroy Merlin… Les distributeurs y voient aussi une opportunité d’augmenter leur chiffre d’affaires de 15 % au minimum, selon les prestataires de paiement. 50% à 70% des commerçants français en sont déjà équipés ou sont sur le point de le faire, d’après le cabinet de conseil Bain. "Le paiement fractionné s’impose comme un prérequis pour les commerçants qui vendent en ligne", indique au Figaro Ada di Marzo, directrice générale du bureau de Bain & Company à Paris. C’est "un peu comme la Carte bleue dans les taxis", détaille de son côté Marc Lanvin, le directeur général adjoint de Floa, l’un des leaders de ce marché. "Ceux qui ne le proposent pas déçoivent les clients. Ces derniers se sont habitués à en bénéficier. Ils veulent savoir tout de suite s’ils peuvent s’offrir un bien ou non."

Les petits commerçants s’y mettent aussi : "Le paiement fractionné accélère la digitalisation des petits commerces. La plupart des clients des start-up du secteur comme Klarna sont des PME ou des TPE", ajoute Ada di Marzo.

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Cependant, prenez garde ; car le paiement fractionné n’est pas sans risques. Nous vous détaillons pourquoi dans le diaporama ci-dessous.

Le paiement fractionné est moins encadré que le crédit à la consommation

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Le paiement fractionné est moins encadré que le crédit à la consommation

Le paiement fractionné, qui diffère du crédit à la consommation, n’entre pas sous les radars de la loi Lagarde. Une réforme est prévue, mais il est, pour l’heure, moins encadré. "Ce sont en effet des crédits de petits montants ou qui ont une durée inférieure à 90 jours", détaillait récemment Kevin Ohana, fondateur de l’application Joe dans nos colonnes. Il représente ainsi "un vrai sujet de préoccupation".

Gare aux achats inutiles et au prix toujours plus élevés

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Gare aux achats inutiles et au prix toujours plus élevés

La possibilité de pouvoir payer en plusieurs fois pousse les clients à franchir le pas et à s’offrir des produits plus coûteux. 

Ne tombez pas dans le piège de la surconsommation

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Ne tombez pas dans le piège de la surconsommation

"Très facile d’accès, le paiement fractionné, généralement lié aux marchands et ensuite proposé aux consommateurs, peut pousser à la surconsommation", avertissait Kevin Ohana dans nos colonnes.

La solvabilité du consommateur n’est pas vérifiée

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La solvabilité du consommateur n’est pas vérifiée

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