Pénuries dans les supermarchés : les prévisions pour les mois à venirIllustrationIstock
Les consommateurs français ont vu s'enchaîner les ruptures de stock dans les rayons des supermarchés depuis plus d'un an maintenant. De nombreuses causes sont à l'origine de ces pénuries, notamment la guerre en Ukraine. Quelles sont les perspectives auxquelles les consommateurs peuvent s'attendre ? On fait le point.
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, on assiste en France à des pénuries à répétition dans les supermarchés. Tantôt la moutarde, tantôt la viande, les produits concernés sont nombreux et changent régulièrement. Mais la guerre à l’est de l’Europe n’est pas la seule responsable de ces ruptures de stocks.

En effet, le dérèglement climatique a entraîné de fortes anomalies météorologiques ces dernières années. La sécheresse, notamment, a contribué aux difficultés d’approvisionnement en viande de certains supermarchés. En effet, le manque de pluie a rendu plus cher et plus difficile d’accès le fourrage destiné à l’alimentation des élevages.

Parmi les produits battant tous les records en termes de ruptures de stock, on retrouve l’eau gazeuse, comme le rapportent nos consœurs de Femme Actuelle. Heureusement, ce n’est pas un article essentiel pour notre alimentation, car depuis un an, elle affiche une difficulté d’approvisionnement de près de 11%. Dans ce cas-ci, c’est bien le conflit en Ukraine qui met des bâtons dans les roues des producteurs : la confection d’eau gazeuse nécessite un engrais généralement importé de Russie, ainsi que du gaz carbonique, dont l’approvisionnement est également compromis.

Ruptures de stock au supermarché : qu’en est-il de l’inflation ?

Les difficultés d’approvisionnement de certains produits, ainsi que l’augmentation des coûts de production n’entraînent pas seulement de potentielles ruptures de stock, mais également une hausse importante des prix, qui s’ajoute à l’inflation généralisée. Les avis sur les perspectives qui attendent les consommateurs en ce qui concerne l’inflation sont divergents. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, aurait annoncé la division par 2 de l’inflation d’ici à la fin 2023, comme le rapporte Capital.

Thierry Cotillard, l’homme à la tête d’Intermarché, s’est confié à nos confrères, et se trouve en désaccord avec les dires du représentant de la Banque de France. Selon lui, sa prévision serait quelque peu optimiste. Cependant, il reste vrai que le coût de certaines matières premières est en passe de baisser, et qu’en cas de baisse significative des coûts de production les négociations entre distributeurs et producteurs pourraient être rouvertes.

En ce qui concerne les ruptures de stock de certains produits, c’est d’ailleurs du côté de ces fameuses négociations qu’il faut fouiller.

Ruptures de stock au supermarché : l’impact des négociations entre la grande distribution et les industriels

Ces fameuses négociations se sont tenues au début du mois de mars. Les PME auraient exigé des hausses de prix de 10%, entre 6% et 8% leur ont été concédés par la grande distribution. Pour ce qui est des multinationales, la discussion était bien plus houleuse : certaines exigeaient des hausses de 16%, assumant totalement le fait que ces augmentations se destinaient à renflouer leurs marges.

Cela a eu, dans certains cas, la conséquence d’une absence de signature de contrat avec certains groupes, entre Intermarché et Danone notamment. Cependant, le directeur de cette enseigne d’hypermarché affirme qu’une médiation suit son cours, que les dépôts de son entreprise ne manquaient pas encore de produits Danone et qu’il était hors de question qu’ils disparaissent définitivement des rayons.

Les pénuries en supermarchés ne devraient donc pas faire de grand retour. D’autant plus que les enseignes de la grande distribution se trouvent en plein déploiement de leurs mesures anti-inflation, espérant attirer d’avantage de clients dans leurs filiales.

Ruptures de stock au supermarché : le début des mesures du "trimestre anti-inflation"

Tout d’abord, le directeur d’Intermarché a assuré à nos confrères que les acteurs de la grande distribution retarderaient le plus possible la répercussion des hausses de prix prévues par les négociations sur les consommateurs. De plus, il souligne la mise en place du fameux "panier anti-inflation", concernant plus de 500 produits de marques distributeurs chez Intermarché.

D’ailleurs, cette mesure anti-inflationniste est également étendue à d’autres enseignes du groupe, telles que Bricorama ou Brico Cash, où vous pourrez bénéficier de remises allant jusqu’à 15% sur un total de 150 produits.