La mère des réformes ferait-elle l'objet de la première polémique post-élection présidentielle ? Alors que le report de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans doit faire l'objet de discussions pour parvenir à un compromis, un recours au 49-3 n'est pas exclu, selon Bruno Le Maire.
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À quoi doivent s’attendre les Français après la réélection d’Emmanuel Macron, en matière de retraite ? La mère des réformes fait partie des premiers dossiers du nouveau quinquennat. S’il ne s’agit plus de réformer le système de solidarité intergénérationnelle en profondeur, les modifications paramétriques pourraient bien créer de nouvelles tensions. Bien que plus simple, le sujet épineux du recul de l’âge pivot ne fait pas l’unanimité au sein des Français. En effet, selon un sondage Harris Interactive/Toluna, Emmanuel Macron a obtenu ses meilleurs scores chez les jeunes de 18/24 ans et chez les plus de 65 ans. Soit chez ceux qui ne sont pas réellement concernés par la réforme des retraites, car ils ont déjà liquidé leurs droits ou en sont bien trop loin.

Les 25/64 ans (le public concerné par la réforme) ont quant à eux voté davantage pour Marine Le Pen. La France semble donc être fracturée. De quelle manière le chef de l’État entend-il alors s’y prendre ?

Réforme des retraites : un report progressif jusqu’à 65 ans

Pour maintenir le même niveau de rémunération aux actuels retraités (avec un minimum de 1100 euros par mois), le président de la République prévoit de reporter progressivement l’âge de départ à 65 ans, dès janvier 2023. Cela s’effectuera par période de 4 mois par génération, jusqu’à atteindre 64 ans entre 2027 et 2028. Pour séduire l’électorat de gauche, il a également proposé une clause de “revoyure”. La génération 1969 serait donc la première à profiter d'une retraite complète à taux plein.Un compromis pourrait-il être trouvé ?

Réforme des retraites : les nouveautés à retenir

Dans cette nouvelle version de réforme, les carrières longues et la pénibilité au travail seraient pris en compte. Elles concernent, entre autres, les manutentionnaires ou les routiers. Les travailleurs pourraient également amonceler des RTT et pourraient choisir de les dépenser durant leur carrière ou de les conserver, afin de les cumuler à la retraite, rapporte L’Internaute. Pour ce faire, le chef de l’État souhaite en premier lieu engager une grande discussion, notamment avec l'ensemble des partenaires sociaux : "Le référendum est un instrument à la main du président de la République (...) je pense que sur un sujet comme ça, c'est d'abord la concertation, la discussion et le respect de toutes les parties prenantes", a-t-il indiqué vendredi 22 avril au micro de France Inter.

Que se passerait-il en revanche cas de mésentente ? Un recours au 49-3 pourrait-il être envisagé ?

Réforme des retraites : vers un passage en force ?

"J’ai toujours dit que cette réforme devait faire l’objet -le plus possible- de discussions et de dialogue avec l’espoir de parvenir à un compromis", a déclaré Bruno Le Maire ce lundi 25 avril au micro de franceinfo.

Pour autant, l’actuel ministre de l’Économie n'a pas exclu l'idée d'avoir recours au 49-3, pour faire passer la réforme des retraites : "Je ne peux pas donner cette garantie, mais je ne le souhaite pas."

Emmanuel Macron, qui a déclaré vouloir gouverner "autrement" lors de son discours de victoire sur le Champ de Mars ce dimanche 24 avril, osera-t-il alors faire adopter cette réforme sans vote d’une loi par le biais de son Premier ministre ?

Pour l’en empêcher, Jean-Luc Mélenchon émet une solution : "L’#UnionPopulaire à Matignon", a-t-il tweeté.

De son côté, le chef de file des communistes Fabien Roussel a tweeté : "Le 12 et 19 juin, mettons-lui un 49.3 par les urnes aux législatives".