Généalogie : "J’ai découvert que mon arrière-grand-père avait été déshérité"
TÉMOIGNAGE. Laura a vu révéler une sombre affaire de déshéritage grâce aux recherches généalogiques initiées par son grand-père. La jeune femme de 30 ans a ainsi pu remonter sur les traces de ses origines jusqu'au Moyen Âge et envisage désormais de réaliser des recherches du côté de sa mère.

À 30 ans, Laura a découvert un véritable secret de famille sur le tard grâce à la soudaine passion de son grand-père pour la généalogie.Une recherche de ses origines qui lui a fait découvrir une sombre affaire de déshéritage, mais également l’histoire de sa famille jusqu’au Moyen Âge. “Le père de mon grand-père avait une sœur trisomique, ils n’étaient que deux enfants. Pied-noir, il s’est installé dans le Tarn-et-Garonne en rentrant d’Algérie. Il a à ce moment-là récupéré la propriété de sa femme avec les terres et ils y sont restés toute leur vie”, précise la jeune femme. Elle confie que cet arrière-arrière-grand-père était “un éminent médecin à l’égo surdimensionné”. 

En vieillissant, il a exigé que son petit-fils vienne vivre avec lui dans son petit village du Tarn-et-Garonne. “À l’époque, mon arrière-grand-père, qui avait environ 50 ans, était parti bosser à Bordeaux et il lui a posé un ultimatum. Il lui a dit : ‘Tu reviens vivre avec nous pour t’occuper de nous. Tes enfants seront scolarisés ici sur place’”. 

Mon arrière grand-père a été déshérité de tous les biens

Cette histoire de chantage a été révélée il y a peu par le grand-père de Laura, Pierre, qui recherchait des informations sur sa famille grâce à la génalogie. Il a confié cette secrète histoire d’héritage à sa petite-fille. “Mon arrière-grand-père a refusé à l’époque de revenir dans le Tarn-et-Garonne parce qu'il ne pouvait pas avec ses enfants scolarisés dans des établissements spécialisés. Cet arrière-arrière-grand-père voulait tout gérer de la vie de ses enfants et de ses petits-enfants. Il disait : ‘Ta première fille tu la mettras au champs et l’autre à la comptabilité du domaine’. Sauf que ses enfants étaient en train de faire des études et ils avaient d’autres projets. Du coup il a refusé et là ça a été le drame. Mon arrière grand-père a été déshérité de tous les biens et quand ils sont morts, ils ont légué le domaine à des voisins fermiers et ont été enterrés sur la propriété”, précise Laura. 

Cette propriété n’est d’ailleurs pas très loin de la maison familiale que possède aujourd’hui la famille de la jeune femme. “Mon arrière-grand-père, quand il a été déshérité, a construit une maison dans la même commune car la seule chose que lui avait légué son père était la bibliothèque de la maison, mais à la seule condition qu’il construise une maison sur la même commune. Il l’a donc fait et c’est cette maison-là qui est revenue dans notre famille”, précise Laura. 

Généalogie : un conflit familial révélé après des années

Une conflit familial qui aurait pu rester inconnu de tous sans la recherche généalogique du grand-père de Laura. “ Or c’est bien des années plus tard en faisant des recherches généalogiques sur notre famille que mon grand-père a découvert que son père avait été déshérité. Son père était tellement brisé par ça qu’il n’en parlait jamais, par contre il voyait toujours son père et mon grand-père voyait son grand-père. Il a d’ailleurs un souvenir assez terrifié de ce grand-père car il était un peu tyrannique. Les petits-enfants allaient même dans cette propriété dont ils avaient été spoliés”, note Laura. Une découverte qui a ramené toute la famille dans la région. “Après avoir découvert ça il est retourné sur place et on est allé voir les tombes puisque mon arrière-arrière-grand-père et arrière-arrière-grand-mère sont enterrés là-bas dans le parc”, nous confie la jeune journaliste. 

Le travail de recherche généalogique de son grand-père a ramené Laura jusqu’au Moyen Âge sur les traces de la lignée de sa famille. “Après cette découverte, mon grand-père a remonté toute la généalogie de notre famille jusqu’au Moyen Âge et on a découvert qu’on est établi dans ce petit village du Tarn-et-Garonne depuis les années 1600, au 17e siècle. Dans le document que nous a transmis mon grand-père, il y a tout. Il avait recherché des actes notariés et a visité les cimetières de la région pour voir les dates de mort. C’est là qu’il a découvert qu’il avait au 17e siècle une famille portant notre nom où les membres de la famille sont tous morts à un jour d’intervalle. Un bébé est mort de maladie et deux jours après son père est mort de tristesse et un jour après la mère les a suivis. Il restait juste un fils ayant perpétué la lignée. Il y avait pleins de petites histoires comme ça, des brouilles, des histoires de mariage”, révèle Laura.  

Je trouve ça sympa de découvrir ses origines

La généalogie l’a impressionné de par sa précision tant d'années après les faits. “En fait c’est assez fou de voir tout ce qu’on peut obtenir comme renseignements grâce à la généalogie. Aujourd’hui je pense qu’on peut obtenir leurs métiers, où étaient établis les gens, quelles étaient les relations entre eux grâce aux documents, mais aussi à la transmission en reconnectant avec des branches éloignées de sa famille. C’est ce qu’a fait ma tante dans la continuité du travail de son père, mon grand-père, en reconnectant avec des parents éloignés. Elle a notamment appris qu’on descendrait d’Espagne et d’Italie et qu’il y avait pas mal de consanguinité dans la famille”. 

Laura a d’ailleurs décidé de partir désormais à la recherche des secrets de sa famille, mais cette fois-ci du côté maternel. “En fait ça m’a donné moi-même envie de chercher mais du côté de ma mère cette fois. Je trouve ça sympa de découvrir ses origines”, conclut-elle. Devenue l'une des activités favorites des Français, la généalogie touche toutes les générations et permet à chacun de plonger dans l'histoire de ses ancêtres. Parfois envisagée comme un passe-temps réservé aux seniors, elle séduit de plus en plus de jeunes puisque, comme le rapporte Le Figar odeux tiers des moins de 35 ans ont déjàentrepris des recherches généalogiques.