TEMOIGNAGE. "Les morts viennent me parler, voici ce qu'il se passe dans l'au-delà"Istock
Depuis toute petite, Sonia Solomas reçoit la visite de défunts qui ont des messages à lui transmettre. Habituée à ces apparitions, elle a décidé d'écrire un livre pour "témoigner" de ce qu'elle vit, mais aussi rassurer les vivants sur ce qu'il y a après la mort. Rencontre.
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Avez-vous parfois la sensation d’être observé ? Comme si le vide avait des yeux ou qu’une présence pourtant invisible vous regardait fixement ? Ce sentiment s’appelle la scopesthésie mais, pour certains, il ne s’agit pas seulement d’une sensation. Depuis toute petite, Sonia Solomas se sent "différente" et si elle se sent observée par moment, elle sait très bien par qui : des personnes décédées qui viennent la voir, pour lui transmettre des messages.

La première visite de son grand-père, décédé depuis 3 ans

Cette coiffeuse des Alpes-Maritimes tient son propre salon à Juan-les-Pins depuis 17 ans et, entre deux soins pour ses clients, elle aime partager des anecdotes sur la particularité qui est la sienne depuis l’âge de cinq ou six ans : elle voit les morts. Elle vient de publier un livre, J'ai vu, je vois, je verrai (éditions La Bruyère) afin de témoigner de ce qu'elle vit, mais aussi faire passer des messages aux vivants.

Le premier défunt qui lui est apparu est son grand-père, alors qu’elle n’avait que cinq ou six ans. Auprès de Planet, elle se souvient de ce moment si particulier : "C’était le jour de mon anniversaire. Ma mère avait convié toute ma famille chez nous, mais j’avais été envoyée au lit tôt, vu que j’étais encore petite. J’étais toute excitée après l’ouverture de mes cadeaux, les moments passés avec mes oncles et tantes, avec ma grand-mère… Je ne trouvais pas le sommeil. Je tourne dans mon lit et, à un moment, je vois mon grand-père qui apparaît devant moi".

La petite fille qu’est alors Sonia Solomas n’est pas effrayée mais plutôt heureuse de voir le père de sa mère, avec lequel elle n’a pas passé de temps depuis de longs mois. "Il n’était pas avec nous au repas, donc il me fait la conversation et je lui réponds, jusqu’au moment où ma mère entre dans ma chambre. Je suis assise dans mon lit, je ne dors absolument pas et je lui explique je discute avec papy Jo. Me disant que c’est "n’importe quoi", elle va chercher un thermomètre mais constate vite que je n’ai pas de fièvre", se souvient très bien la Juanaise auprès de Planet.

Toujours présent, son grand-père lui sourit puis lui dit : "Maintenant que tu sais, maintenant que je sais que tu sais tu vas en baver et ça ne me plaît pas. Ne fais pas ce que j’ai fait", puis il s’en va. Plus tard, la petite Sonia apprend que son grand-père est mort depuis plusieurs années, dans des circonstances tragiques et difficiles pour l’ensemble de la famille. Depuis, elle reçoit régulièrement la visite de personnes décédées, qu’elles soient proches d’elles ou non.

Des défunts dans la culpabilité, qui ont un message à transmettre

Depuis cette première visite, elles n’ont jamais cessé et n’ont pas concerné seulement les proches de Sonia Solomas. "En général, ça a un lien avec la personne que je côtoie ou alors on fait appel à moi, gratuitement, car quelqu’un a appris que je pouvais les aider", explique-t-elle à Planet.

Elle se souvient par exemple avoir rencontré des parents dont la petite fille était terrifiée toutes les nuits, affirmant que quelqu’un lui caressait les cheveux dans son sommeil. Il fait nuit, la coiffeuse se rend dans la chambre de la fillette et voit tout de suite apparaître une femme d’un certain âge : "Je la décris, je parle de sa coupe de cheveux, de leur couleur et la mère de l’enfant me regarde avec de grands yeux. La défunte qui me parle est dans la culpabilité, elle culpabilise de ce qu’il s’est passé et je transmets son message.

En réalité, c’était l’arrière-grand-mère de la petite fille, la grand-mère de la mère. Elle était contre la relation des deux parents, elle regrettait ce qu’il s’était passé et ne savait pas comment manifester son regret". Au-delà des expériences individuelles, Sonia Solomas, par ce qu’elle voit des morts et entend de leur part, c’est désormais comment c’est "après la vie". Elle nous raconte.

"Les défunts sont dans un état de plénitude inimaginable"

Si Sonia Solomas a reçu de nombreuses visites bienveillantes, d’autres n’ont pas eu le même effet sur elle, avec des morts qui "s’imposent" : "Je me mets un peu en colère, certains s’imposent et en deviennent agressifs, mais je n’ai pas peur d’eux". Elle regrette aussi la visite de certains, mais sait désormais les repousser, leur expliquant que ça n’est "pas le moment". "Si ça m’embête, je leur dis que ça n’est pas le moment, même parfois quand je suis seule, je dis que je n’ai pas envie maintenant. Si je les écoute c’est tout le temps et c’est trop, je considère que c’est à moi de choisir le moment et pas à eux", nous explique-t-elle.

Qu’est-ce qu’il y a après la mort ? Cette question vertigineuse est au cœur de nos récits depuis des milliers d’années et Sonia Solomas pense avoir la réponse. "C’est splendide, il n’y a pas de mots pour le décrire. Ils sont dans un état de plénitude qui est inimaginable pour nous. Ils s'inquiètent avant tout pour les vivants, pour ceux qui ne parviennent pas à faire leur deuil. Pour eux, tout va bien".

Si elle a le droit à un aperçu de cette vie dans l'au-delà, elle précise que "les morts ne me laissent pas tout voir, ils me montrent seulement une partie, comme si ça allait me donner envie d’y aller et qu’ils ne voulaient pas m’y attirer". Une grande partie du mystère demeure donc, y compris pour elle.