49.3 : qui pourrait remplacer Elisabeth Borne ?
Ce jeudi 16 mars, pour la onzième fois en dix mois, la première ministre Elisabeth Borne a engagé la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale. Le 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites serait-il celui de trop ? Qui pourrait la remplacer ?

Alors que la commission mixte paritaire venait de trouver un compromis et que le texte final devait être soumis au vote à l’Assemblée nationale, Elisabeth Borne a utilisé l’article 49.3 de la Constitution ce jeudi 16 mars. "Aujourd'hui, sur le texte du Parlement, l'incertitude plane à quelques voix près. On ne peut pas prendre le risque de voir 175 heures de débat parlementaire s’effondrer."

L’opposition a largement réagi à la suite de cette déclaration et plusieurs motions de censure vont être déposées ce vendredi 17 mars. "Nous voterons l’ensemble des motions de censure déposées. Je pense que Madame Borne aurait dû terminer son laïus en disant qu’elle partait", a déclaré Marine Le Pen, présidente du groupe RN, au micro de France 2.

Dans les rangs de la majorité, certains sont également déçus. "Nous aurions dû aller au vote. J’oscille entre déception et colère après ce 49.3", a déclaré le député Renaissance des Côtes-d'Armor Éric Bothorel sur Twitter, rapporte BFMTV.

Motion de censure LIOT : "Nous demandons la démission du gouvernement"

Fort de ce constat, les députés Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) ont déposé une motion de censure "transpartisane" ce vendredi 17 mars, peu après 14 heures. Bertrand Pancher, président du groupe, a déclaré : "Nous demandons le retrait immédiat de la réforme des retraites et la démission du gouvernement."

Pour aboutir, la motion doit rassembler 287 voix, soit la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Les insoumis, les écologistes, les communistes et les socialistes ont d’ores et déjà cosigné la motion LIOT. Pour Julien Bayou, député écologiste de Paris, "c'est peut-être la première fois qu'une motion de censure peut faire tomber le gouvernement".

Un doute persiste cependant : quid des députés Les Républicains ? Eric Ciotti, président du groupe LR, a martelé jeudi que "nous nous associerons à aucune motion de censure." Certains députés LR ne sont toutefois pas aussi catégoriques : c’est le cas, par exemple, de Maxime Pinot, député de l’Oise qui a dévoilé, au micro de France 2, qu’il n’aura "aucun scrupule à voter une motion de censure."

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Si rien n’est encore jouer, une question se pose : qui pourrait prendre la suite d’Elisabeth Borne ? Découvrez-le dans notre diaporama ci-dessous.

Gérald Darmanin

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Gérald Darmanin

Au Figaro, un proche du président a révélé que le "rêve [de Gérald Darmanin] est de montrer qu'il obtient une coalition qui ne dit pas son nom pour Matignon." Il faut dire que l’actuel ministre de l’Intérieur n’a jamais caché ses ambitions politiques. Mais, d’après un ministre, "Il est trop clivant. Dire que Le Pen est devenue "trop molle" ou qu'il "s'étouffe" en entendant parler de "violences policières", ça laisse des traces". Par ailleurs, il est toujours poursuivi en justice pour accusations de viol. La plaignante s’est en effet pourvue en cassation après le non-lieu rendu en 2022.

Bruno Le Maire

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Bruno Le Maire

"Y a pas photo, il est plus bankable que Borne", soufflait un cadre du parti, lundi 20 février, lors de la convention sur le partage des valeurs au siège de Renaissance. Depuis plus de cinq ans, Bruno Le Maire est à Bercy, un record pour la Ve République. "La stabilité est un gage d’efficacité au niveau national et gage de légitimité au niveau international", confiait l’intéressé au Parisien. "Il a toujours espéré Matignon pour en faire un marchepied pour la suite. Que Borne y soit arrivée avant lui, ça l’a blessé", a déclaré un soutien de longue date.

Catherine Vautrin

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Catherine Vautrin

Ancienne ministre de la Cohésion sociale sous Jacques Chirac, elle était déjà pressentie comme successeure de Jean Castex en mai 2022. "Elle a beaucoup d'expérience et travaille à fond ses dossiers, elle a des convictions à la fois modérées et très solides, elle aime les gens et a un fond profondément humaniste : trois traits de caractère qu'on ne retrouve pas si souvent en politique", arguait un élu proche de Catherine Vautrin à La Dépêche. Toutefois, certaines de ses prises de paroles pourraient jouer contre sa nomination, notamment sa participation à la "Manif pour tous".

Marisol Touraine

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Marisol Touraine

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