Expulsions de Roms : PS et UMP, même combat ?© CC / lyonmag
Après l'expulsion polémique de la jeune Leonarda, le PS perd de plus en plus son identité et semble se rapprocher de la politique précedemment adoptée par l'UMP en ce qui concerne les Roms. La réalité du pouvoir amènerait-elle à changer de valeurs?

© abacapress"Faites ce que je dis, pas ce que je fais". Alors qu’il dénonçait sans cesse les expulsions de Roms sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le Parti Socialiste, actuellement au pouvoir, semble utiliser les mêmes procédés par la voix du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Le parti de Jaures est en effet en pleine contradiction avec ce qu’il prônait lorsqu’il était dans l’opposition. "Hier, on était, à juste titre, au côté des militants de Réseau Education Sans Frontière et des associations concernées quand on avait des reconduites ou des procédures d'expulsion en milieu scolaire", a rappelé Jérôme Guedj, ce mercredi sur RFI. Le député PS de l’Essonne est ensuite revenu sur ce phénomène de contradiction. "Quand on est dans l'opposition et quand on est dans la majorité, on doit dire la même chose", a-t-il insisté."Il faudra mieux que je fasse autre chose"En 2010, c’était Gérard Collomb, maire PS de la troisième ville de France, Lyon, qui s’insurgeait face aux expulsions de Roms. "Nicolas Sarkozy doit arrêter de stigmatiser les Roms" sous peine de ne plus pouvoir "procéder à aucune expulsion, parce que c’est devenu une affaire pratiquement de droit européen et international", avait-il estimé.Même Manuel Valls, situé à l’aile droite du PS, avait un discours totalement différent des pratiques qu’il met en place actuellement. "Le jour où j’accepterai qu’on piège des sans-papiers pour les virer de chez nous (…) je serai foutu. Il faudra mieux que je fasse autre chose", avait-il affirmé dans un livre d’entretiens avec le journaliste Claude Askolovitch. Et pourtant, le ministre de l'Intérieur semble actuellement loin de ces propos avec la polémique sur la jeune kosovarde Leornarda, expulsée alors qu'elle était au collège. Est-ce donc le moment de "faire autre chose" pour Manuel Valls ?