Retraite : pourquoi la suppression de cette aide (par Gabriel Attal) va vous pénaliser IllustrationIstock
À l'occasion de son discours de politique générale, le Premier ministre a annoncé la suppression de l'Allocation spécifique de solidarité (ASS). Pourquoi cette abolition pourrait changer beaucoup de choses pour les Français proche de la retraite.
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Lors de son très attendu discours de politique générale, ce mardi, Gabriel Attal a développé sa vision pour la France, sur le plan économique et social, avec en ligne de mire, "le plein emploi". Et pour y parvenir, et poursuivre la volonté de l'exécutif, le Premier ministre veut s'employer à traquer et "combattre les trappes à inactivité" qui empêcheraient la réalisation de cet objectif, à l'instar de l'Allocation spécifique de solidarité (ASS). Et cela pourrait être une mauvaise nouvelle pour votre retraite selon Moneyvox. On vous explique. 

Pour bénéficier de cette aide, il faut avoir travaillé au moins 5 ans (à temps plein ou à temps partiel) au cours des 10 ans précédant la fin du dernier contrat de travail. "Si vous avez cessé votre activité pour élever un enfant, les 5 ans sont réduits d'un an par enfant dans la limite de 3 ans", précise le site officiel service-public.fr.

La fin d’une aide 

L'ASS est (ou était) une allocation destinée à des demandeurs d'emploi ayant épuisé leurs droits à l'assurance chômage. En effet, un demandeur d'emploi âgé de plus de 50 ans peut aussi choisir l'ASS plutôt que l'indemnisation chômage classique (si elle lui est plus favorable). Son montant s'élève à 18,17 euros par jour, soit 545,10 euros par mois.

Mais gros changement à venir puisque, selon le chef du gouvernement, l'ASS "permet, sans travailler, de valider des trimestres" alors que "nous considérons que la retraite doit être le fruit du travail". Ainsi, "nous proposerons la bascule de l'Allocation de solidarité spécifique au RSA et la suppression de cette allocation", a poursuivi le Premier ministre, Gabriel Attal.

Une pénalité sur “votre âge à taux plein” 

La mauvaise nouvelle réside dans le fait que le Revenu de solidarité active (RSA) n'ouvre aucun droit à la retraite contrairement à l'ASS qui permettait de valider un trimestre tous les 50 jours d'indemnisation, dans la limite de quatre trimestres par an. Or, c'est en validant des trimestres que l'on peut espérer partir à la retraite à taux plein, sans décote

"Cela vous pénalise donc sur votre âge du taux plein. C'est un coup bas pour les chômeurs de longue durée", analyse Claude Wagner de la CFDT retraités auprès de Capital. Par ailleurs, l'ASS permettait également de cumuler des points auprès du régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco.

Des conditions restreintes pour cumuler RSA et retraite

Alors que le RSA ne permet pas de cotiser pour sa retraite, il peut toutefois être cumulé avec votre pension. Il s’agit néanmoins d’un cas exceptionnel, en raison des plafonds de ressources minimes du RSA. Sachez qu’ il n’existe pas d’âge maximum pour percevoir le RSA et que le montant de votre pension devra être très faible pour y avoir droit.

Dans le cas où vous êtes célibataire, sans enfant et que vous ne touchez pas l’aide au logement, l e cumul de votre retraite et du RSA ne pourra pas dépasser la somme de 598,54 euros par mois. Puisque ce montant correspond au seuil maximal du RSA, il ne sera pas envisageable d’obtenir des revenus complémentaires par cet intermédiaire.