Covid-19 : pourquoi la date du 7 janvier inquiète-t-elle ? IllustrationIstock
La période des fêtes peut avoir un effet important sur l'évolution de l'épidémie de Covid-19. Une date en particulier inquiète les autorités sanitaires : le 7 janvier 2021. Explications.
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Depuis plus d'un an maintenant, le Covid-19 a bousculé notre vie. Masques, confinements, couvre-feux... La France - et le reste du monde - a vécu une année des plus atypiques. A quelques jours de 2021, l'espoir d'un vaccin suffira-t-il à éviter une troisième vague tant redoutée ? Les retrouvailles liées au déconfinement, mais aussi et surtout aux fêtes de fin d'année, rendent-elles le rebond épidémique inéluctable ? 

Ce qui est sûr, c'est que la situation sanitaire évolue dans le mauvais sens depuis le 15 décembre 2020. D'après l'Agence nationale de santé publique, la plupart des indicateurs épidémiques sont à la hausse. Au 20 décembre 2020, l'organisme a recensé près de 13 000 nouveaux cas de coronavirus et 131 décès. En outre, plus de 8 000 personnes ont été hospitalisées sur les sept derniers jours, dont 1 156 en service de réanimation. Concernant le taux d'incidence, qui indique le nombre de personnes testées positives sur 100 000 habitants, il est à la hausse dans la grande majorité des départements français. Une chose est sûre : la deuxième vague a bien plus de mal à décroître que la première. 

Troisième vague : comment l'anticiper ?

D'après une projection du CHRU de Nancy relayée par le Journal du Dimanche, une tension est à prévoir pendant les fêtes de fin d'année. L'outil en question, élaboré fin mars avec la Fédération hospitalière de France (FHF), permet de prévoir l'évolution de l'occupation des lits de réanimation Covid. Il sert, par exemple, à reprogrammer les interventions en conséquence. Cet outil avait notamment permis d'anticiper les pics épidémiques de mars et de novembre 2020. La troisième vague va-t-elle arriver plus vite que ce que l'on pense ? 

Troisième vague : pourquoi la date du 7 janvier inquiète ? 

Selon la projection du CHRU de Nancy, la France pourrait atteindre entre 3 500 et 5 000 lits de réanimation occupés par des patients Covid. Ce chiffre est extrêmement proche du pic de la seconde vague du coronavirus, observé courant novembre. Christian Rabaud, directeur de la commission médicale d'établissement du CHRU de Nancy, s'inquiète de cette évolution. "Dès les prochains jours, les hôpitaux pourraient avoir des difficultés à faire face car la pression va inexorablement augmenter autour de Noël. Le problème, c'est que les réas sont déjà en tension malgré des lits supplémentaires", explique-t-il. Cette hypothèse est d'autant plus inquiétante que cette période coïncide avec les congés de certains personnels hospitaliers et étudiants en médecine, qui seront donc dans l'impossibilité d'assister cette recrudescence des cas. 

Selon Christian Rabaud, il n'est pas trop tard pour éviter la troisième vague...

Troisième vague : "Il n'est jamais trop tard"

Interrogé par FranceInfo, Christian Rabaud, également infectiologue, n'exclut pas la possibilité d'éviter cette troisième vague. "Il n'est jamais trop tard", on peut essayer de faire mieux", déclare-t-il. "Aujourd'hui, la sortie de crise est probable une fois que la vaccination aura lieu. Avant cela, nous n'avons que les mesures barrières, mais elles sont efficaces. Si le taux de reproduction du virus repasse au-dessus de 1, inéluctablement la pression sur le système hospitalier va augmenter", prévoit le spécialiste. À l'approche des fêtes, l'infectiologue rappelle la nécessité d'aérer et de porter son masque convenablement.