Le reconfinement qu'il faudra envisager si l'on déconfine maintenantIstock
Depuis quelques jours, l'exécutif hésite à assouplir le confinement. Les conditions posées par le chef de l'Etat pour lever la mise sous cloche du pays ne sont pas remplies. D'aucuns s'inquiètent de la nécessité de reconfiner si le président faisait le choix de la légèreté…
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"Il y a un risque de troisième vague. C'est déjà le cas aux Etats-Unis et dans certains pays asiatiques", a tenu à rappeler Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, invité sur CNews, alors que le déconfinement du 15 décembre 2020 paraît toujours plus incertain. Le président de la République s'était en effet engagé à la fin des mesures sanitaires - d'une partie, en tout cas - à compter de mardi prochain… Sous réserve de l'évolution de la situation épidémiologique. L'un des objectifs fixés par l'exécutif, la baisse du nombre de nouveaux cas quotidiens de coronavirus CoVid-19 en dessous du seuil de 5 000 individus, ne saurait être atteint en temps et heure. "Le virus fait de la résistance", a insisté le secrétaire d'Etat, dont les propos sont repris par Le Figaro.

Selon lui, il ne faudrait surtout pas "baisser la garde". "Ce risque", dit-il en parlant de la troisième vague précédemment évoquée, "existe et je pense que les Français l'ont parfaitement intégré". 

L'exécutif prépare-t-il déjà le terrain pour ne pas avoir à déconfiner ?

"Le président a donné une stratégie avec une visibilité et des étapes, mais ces étapes sont évidemment conditionnées à des critères sanitaires et notamment au fait que l'épidémie soit maîtrisée", a encore rappelé Gabriel Attal, comme pour souligner la possibilité que le déconfinement n'aurait pas lieu. Une façon, peut-être, de préparer les esprits avant l'intervention du Premier ministre, ce jeudi 10 décembre 2020.

C'est que, le gouvernement n'a qu'une "seule boussole", insiste le secrétaire d'Etat : protéger les Français. Voilà ce qu'il avait à coeur de faire quand il a décidé de "reconsidérer un certain nombre de choses pour le 15 décembre".

Que s'est-il passé pendant le Conseil de défense sanitaire de mercredi ?

Au moins jusqu'à mercredi 9 décembre, le déconfinement faisait partie des options posées sur la table. Force est de constater que le gouvernement fait face à plusieurs choix complexes, dont aucun n'apparaît véritablement gagnant, sur le plan politique.

Encore récemment, Gabriel Attal évoquait un possible déconfinement. "Au moment où l'on va potentiellement assouplir le confinement, voire lever le confinement pour le remplacer par un couvre-feu, est-ce que nous considérons que l'épidémie est suffisamment contenue [...] pour éviter qu'il y ait des risques supplémentaires pour les Français ?", a-t-il questionné.

Le fait est que certains, au sommet de l'Etat, craignent sincèrement la possibilité d'un déconfinement précoce… Puisqu'il faudrait ensuite resserrer le boulon.

Faudra-t-il reconfiner si l'on déconfine maintenant ?

"Une épée de Damoclès pèse au-dessus du 15 décembre, et donc de la reprise", assure en effet un un haut fonctionnaire contacté par Le Parisien, dont le nom n'est pas communiqué. Pour certains, à Bercy, le déconfinement n'est pas souhaitable. Et pourtant, il serait dangereux, économiquement, de prolonger la mise sous cloche du pays…

"Bien sûr qu'il y aurait des effets économiques. Mais le reconfinement total en janvier est le pire des scénarios, qui entraînerait des conséquences encore plus graves. Alors… il vaut mieux s'adapter", poursuivent en effet les équipes du ministère.