Mort d'une agricultrice et de sa fille en Ariège : ce que l'on sait de l'accident et des suspectsIstock
Au lendemain du drame en Ariège, au cours duquel une agricultrice et sa fille de 12 ans ont été mortellement percutées par une voiture, on en sait davantage sur les circonstances de l'accident et le profil des suspects.Voici les derniers éléments connus.
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Mardi 23 janvier  dans la matinée, une voiture a forcé le barrage des agriculteurs mobilisés et a fauché une famille entière, une agricultrice, son mari et sa fille.  L’agricultrice, Alexandra Sonac, élevait avec son mari des vaches laitières et cultivait du maïs dans le village de Saint-Félix-de-Tournegat (Ariège).

"Une voiture a foncé sur le barrage pour une raison inconnue"

Alors que les agriculteurs poursuivent leurs actions ce mardi 23 janvier 2024, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a annoncé sur RMC la mort d’une femme en marge d’un point de blocage à Pamiers, en Ariège. Sa fille, adolescente de 14 ans, est décédée des suites de ses blessures. Seul le mari est encore en vie. Le mari de l’agricultrice, âgé d’une quarantaine d’années, est dans un état très grave, "avec pronostic vital engagé", a confié à l’AFP, un ami de la victime, Jérôme Bayle, figure de la mobilisation sur un autre barrage agricole. Voici ce que l’on sait sur les circonstances de cet accident.

L’accident est survenu à 5 h 45 " à hauteur du pont de la RD 119 " à Pamiers, " sur les lieux de la manifestation agricole". Selon une source policière, une " voiture a foncé sur le barrage pour une raison inconnue", rapporte un communiqué publié en début de matinée

En circulant sur la double voie, leur véhicule a percuté, en pleine nuit, et "sans éclairage public à proximité, un mur de bottes de paille, érigé sur toute la hauteur jusqu’au pont, et alors que ce mur de paille était recouvert d’une grande bâche noire". Or, était installé derrière ce mur de paille un grand barnum, "où des manifestants se restauraient", détaille le communiqué. Le véhicule a alors percuté trois personnes, avant de finir sa course contre la remorque d’un tracteur.

Voici ce que l'on sait des trois occupants de la voiture, qui a fauché la famille en forçant le barrage des agriculteurs ce mardi.

Les trois occupants de la voiture : un homme et deux femmes interpellés

Soupçonnés d’avoir mortellement percuté une agricultrice et sa fille mardi en Ariège, trois  suspects ont été interpellés. Les trois occupants de la voiture, ont été légèrement blessés et placés en garde à vue. Le conducteur est un homme, et les deux passagers des femmes, apprend-on d'une source proche de l'enquête.« Ils seront entendus très rapidement », assure le procureur de la République de Foix.

Les trois occupants de la voiture, qui sont de nationalité arménienne, étaient sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le véhicule arrivant de Toulouse et se dirigeant vers l’Andorre, "avec à son bord un couple et une de leurs amies, ont emprunté la route nationale 20, malgré le dispositif mis en place pour en interdire l’accès. Le véhicule après avoir percuté trois personnes, a fini sa course contre la remorque d’un tracteur", a détaillé le procureur à la presse.

Une enquête judiciaire a été ouverte pour homicide involontaire aggravé, a annoncé le procureur de Foix, Olivier Mouysset, dans un communiqué. Voici davantage d'éléments connus depuis l'ouverture de l'enquête.

Une action " non intentionnelle "

L'enquête judiciaire, confiée au commissariat de Pamiers, a été ouverte en flagrance des chefs d’homicide involontaire aggravé et de blessures aggravées rapporte également le communiqué. Les tests de dépistage réalisés " en matière d’alcoolémie et de stupéfiants sur le conducteur, âgé de 44 ans et inconnu des services de justice", se sont révélés négatifs, précise le communiqué.

" La garde à vue des trois suspects va être prolongée pour les nécessités de l’enquête, plusieurs investigations étant toujours en cours ", a annoncé mardi soir le procureur de la République de Foix, Olivier Mouysset. Et d'ajouter : " les faits en cause ne paraissent pas revêtir un caractère intentionnel ", pointant le manque de visibilité sur les lieux.

Du côté du gouvernement, le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, s’est rendu à Pamiers en fin d’après-midi mardi. " Nous témoignons l’émotion du gouvernement au monde agricole", a-t-il déclaré à son arrivée. " Les agriculteurs sur les barrages, ils ont d’abord besoin qu’on les écoute, qu’on les comprenne et qu’on réponde. Et c’est ça qu’on va faire", a promis M. Fesneau. Enfin, le préfet de l’Ariège, Simon Bertoux, aannoncé la levée du barrage "par respect pour la famille".

Un accident tragique que l'extrême droite s'est empressée de récupérer : " Non seulement les agriculteurs subissent les difficultés et le mépris du gouvernement, mais ils subissent aussi son laxisme migratoire ", a réagi dans un tweet Jordan Bardella, le président du RN le jour même...