Punaises de lit : combien ça coûte d'en venir à bout ?Istock
S'agit-il d'une punaise de lit ? Au moindre doute, la parano s'installe. Et pour cause, ces parasites élisent domicile dans les matelas, plinthes, rideaux, et sont très difficiles à déloger. Le seul moyen pour s'en débarrasser : y mettre le prix. Et la facture peut vite grimper. Planet fait le point sur la somme à débourser pour y parvenir.
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Pour trouver du sang humain, ces parasites peu ragoûtants sont prêts à tout : se cacher entre les sièges des cinémas, de trains et autres métros parisiens, matelats, cadres... Elles se nichent absolument partout ! Ce petit nuisible, de la taille d'un pépin de pomme, est entrain d'envahir la France entière. Plus d'un Français sur dix a été confronté au problème entre 2017 et 2022 constate l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses) dans une étude publiée en juillet dernier.

Les punaises de lit touchent 11 % des ménages français, indépendamment de leur milieu social, lit-on encore dans ce rapport. Côté prix : les nuisibles coûtent 230 millions d’euros par an aux ménages qui luttent pour s’en débarrasser, et 83 millions en dépenses de santé, y note également l’Anses.

Pour déloger ces insectes, la note peut vite atteindre des sommets. Plusieurs solutions de traitement existent sur le marché, à commencer par l’option chimique. Comment ? Les techniciens pulvérisent un produit sur l’ensemble du logement, des murs aux sols en passant par les meubles et les biens personnels. Le nombre d'intervention a augmenté de plus de 60% depuis 2022. Le prix de ces opérations est dégressif et varie selon la surface au sol du logement traité par l'infestation.

Dans le meilleur des cas : une fourchette de 400 à 600 euros

En ville, pour un appartement de 30 mètres carrés avec deux chambres, par exemple, il faut compter entre 500 à 600 euros chez la société Mes nuisibles, rapporte le site Capital. L’entreprise Hygiène services solutions propose un tarif de 425 euros environ pour traiter cette surface. Exterminateur nuisibles, basé à Paris et Île de France, donne une fourchette de 400 à 600 euros pour venir à bout de ces nuisibles.

Ces tarifs prévoient deux interventions afin de tuer à la fois les œufs et les punaises de lit adultes. Durant l’intervention, il est recommandé aux occupants de quitter les lieux et de ne pas revenir avant quatre à six heures. Les trois entreprises contactées par Capital estiment qu'il est ensuite possible de dormir dans les lieux, exception faite des femmes enceintes, des personnes malades ou fragiles ainsi que des animaux de compagnie.

Le traitement thermique, 1 000 euros à débourser

Moins chimique, plus efficace mais plus coûteux, il est possible de se tourner vers le traitement thermique. Le chaud, au-delà de 60 degrés, tue les punaises de lit en une seule fois. La société Hygiène services solutions propose un tarif de 1 095 euros pour un T3. Le froid est également efficace. Cette option présente également l’avantage de tuer en un seul passage les œufs et les punaises adultes . Comptez 1 300 euros au moins pour 60 m2 pour cette option selon la société Exterminateur nuisibles.

Combo qui pourrait être gagnant : associer la vapeur au traitement chimique. Ce traitement qui se déroule en deux passages, représente un coût total variant de 800 à 1 200 euros selon l’entreprise Mes nuisibles. D’autres options peuvent être mobilisées en fonction de l’ancienneté de la contamination, de sa propagation et de l’encombrement du logement. La détection canine permet de localiser les zones les plus infectées. Les fumigènes sont parfois utilisés pour les pièces avec beaucoup d'objets et de meubles. Il faut compter environ 50 euros.

Attention ces traitements ne sont pas infaillibles. Les punaises de lit sont des insectes à la peau dure. Leur durée de vie est de 24 mois maximum. Sans nourriture - votre sang - elles peuvent rester en dormance, sorte d’hibernation, entre 12 et 18 mois. Les nuisibles pondent 500 œufs sur toute une vie.

Malheureusement, certaines personnes ou familles ne possèdent pas forcémenent les moyens de payer ce type de services. Elles font alors d'abord appel à des méthodes plus artisanales.Ce qui peut s'avérer extrêment coûteux, pour un résultat mitigé. C'est le cas de Virgnie, une mère de famille d'une quarantaine d'année, qui s'est confiée à Planet sur son expérience. 

 "J'ai tout essayé", nous confie Virginie

"J'ai dépensé des milliers d'euros pour me débarrasser des punaises de lit. J'ai acheté des centaines de produits anti-nuisibles, un sèche-linge pour pouvoir passer mes vêtements sous haute température... Mais rien n'y a fait. J'ai jeté tous les matelas de la maison, les rideaux, le canapé, les coussins, les serviettes de bain. Tout y est passé. Et bien sûr, j'ai été obligée de tout racheter ensuite. Je n'ose même pas chiffrer toutes les dépenses faites", déplore Virginie.

Malgré cela, la mère de famille a été obligée de recourir à l'aide de professionnels. "J'étais désespérée. Les remèdes miraculeux n'existent pas, la meilleure chose à faire est d'économiser son temps et son énergie en faisant directement appel à des sociétés spécialisées", soupire la mère de trois enfants. Le résultat est sans appel : il vaut mieux directement se diriger vers des professionnels pour éviter de perdre du temps et de l'argent dans cette épreuve. Mais tout le monde ne peut forcément y recourir directement. Alors qui doit payer la facture et dans quels cas ?

Qui doit payer la facture ?

D'un point de vue légal, la loi ELAN du 23 novembre 2018 impose aux bailleurs publics et privés de s’assurer avant la mise en location que le logement est “exempt de toute infestation d’espèces nuisibles et parasites”. En théorie, c’est donc au propriétaire de régler la note. Mais cela peut s'avérer compliqué à prouver dans le cas où le locataire occupe le logement depuis trop longtemps pour qu’il s’agisse d’un manque de vigilance du bailleur ou que l’infection a été causée par le locataire.

Dans tous les cas, face à la recrudescence des punaises de lit, la mairie de Paris a réclamé jeudi 28 septembre un plan d’action au gouvernement afin que l’Agence régionale de santé prenne notamment en charge une partie des frais des particuliers exposés aux nuisibles. De quoi, peut-être, baisser la facture.