Même sans réquisition de l'Etat, risquez-vous de perdre votre assurance-vie ?IllustrationIstock
Les marchés financiers se sont effondrés. La situation n'est pas rassurante pour quiconque avait décidé d'ouvrir une assurance-vie. Explications.
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Ce n'est pas parce que vous n'avez pas d'actions que votre épargne ne risque rien. De nombreux placements pensés pour s'assurer une retraite plus agréable pourraient effectivement souffrir considérablement du contexte actuel, avertit Capital. C'est que la crise sanitaire qui nécessite la mise sous cloche du pays tout entier depuis le 17 mars 2020 n'est pas sans impact sur sur les marchés financiers... Et donc mécaniquement sur les détenteurs de produits d'épargne retraite.

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"Avec la loi Pacte et la création du PER, on a basculé dans la gestion à horizon avec plus d'unités de compte", affirme Guilaume Prache dans les colonnes du magazine spécialisé en économie. A en croire le délégué général de Better Finance, la Fédération européenne des épargnants, c'est bien l'action du gouvernement qui a indirectement rendu ces placements vulnérables aux conséquences de la pandémie de coronavirus.

Pourquoi l'assurance vie est-elle affectée ?

En théorie, seuls les placements reposant sur des actions devraient être touchés. Alors pourquoi est-ce également le cas de l'assurance vie ? C'est, que qu'il s'agisse du contrat Madelin, de l'article 83 ou du plan d'épargne retraite populaire (PERP), rapporte Capital, ces dispositifs fonctionnent tous selon le même schéma. Ils sont composés d'un fonds en euro et de supports plus risqués connus sous le nom de "Unités de compte (UC)". Ces derniers peuvent compter des actions et "n'offrent aucune assurance de récupérer sa mise", insistent nos confrères.

Pour les épargnants qui ont opté pour ce type de placement à gestion pilotée, l'impact concret varie selon le choix du mode de gestion. Le plan d'épargne retraite créé en 2019 en propose en effet trois, qui ne correspondent pas aux mêmes degrés de risques.

Assurance vie : combien pourriez-vous perdre ?

Pour toutes celles et ceux dont le contrat comprend donc des UC à risques, les conséquences pourraient s'avérer très lourdes à porter, explique Capital, en détail. Selon les scénarios, la perte peut très bien grimper jusqu'à 7,5% de l'encours du plan en année pleine... Mais elle peut aussi monter plus haut.

"Je crains que l'effet de la baisse des marchés soit plus que proportionnelle pour les unités de compte", s'inquiète par exemple Guillaume Prache, non sans souligner les frais importants – de gestion, par exemple – qui sont prélevés sur de tels contrats. Ceux-là peuvent se hisser jusqu'à 4%...

Pour les profils les plus à risques, le manque à gagner pourrait se chiffrer entre 10,7 à 21%... Pour les clients de la société Yomoni, dont les frais de gestions ne sont pas les plus élevés du marché.

Y a-t-il une bonne stratégie à adopter ?

Pour autant ce type de contrat n'est pas à bannir, explique le site spécialisé MoneyVox. "La gestion pilotée est un choix pertinent pour passer les crises, en particulier parce qu’elle prend en compte l’horizon de placement, par exemple la retraite pour un PER ou Perco, et parce que cela permet d’effectuer des rééquilibrages automatiques", explique notamment Pierre-Emmanuel Sassionia, directeur associé chez Eres.

Et lui de poursuivre : "Par exemple si vous avez 50% de fonds actions et 50% de fonds obligations, si la valeur de vos actifs en actions baissent, le gestionnaire va rééquilibrer à 50/50 en rachetant des actions quand les cours boursiers baissent. Cela vous permettra de profiter pleinement du rebond futur".

Parmi les autres conseils : diversifier son épargne, autant que faire se peut. Si cela vous est possible, misez sur différents types de fonds et échelonnez vos versements.