Attaque du Hamas : qu’attendre du discours d’Emmanuel Macron ce soir? Mohamad Ismael/UPI/ABACAabacapress
Le président français fera une allocution télévisée sur la situation en Israël ce jeudi 12 octobre à 20h. 5 jours après l'attaque du Hamas, les enjeux sont nombreux pour le Proche-Orient, et les dissensions en France, légions.
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La semaine a pris la tournure d'un long et sanglant supplice, alors que les chiffres de l'attaque perpétrée par le Hamas en Israel samedi 7 octobre s'égrainent impitoyablement. Au quatrième jour du conflit, plus de 3.000 morts étaient comptabilisés : soldats isaréliens, combattants du hamas, civils. Ces derniers payent un lourd tribut depuis le début des hostilités. Le conflit les a fauché en premiers, jeunes proches de la frontières, civils des Kibboutz, et n'a pas fini de prendre les vies : Benjamin Netanyahou a mis en place un siège total de la bande de Gaza, où vivent plus de 2,3 millions de Palestiniens. Comme depuis les premières heures de la coexistence entre Israel et Palestine, la guerre frappe aveuglément et injustement, toujours.

Une réunion au sommet 

Dans ce contexte douloureux, l'Elysée a annoncé une prise de parole télévisée d'Emmanuel Macron ce jeudi 12 octobre à 20h, la première intervention solennelle depuis la flambée des hostilités. Elle se tiendra dans la foulée d'une réunion rassemblant cet après-midi les dirigeants des formations du camp présidentiel (Renaissance, MoDem, Horizons) et d'opposition (Rassemblent national, Les Républicains, Union des démocrates et indépendants, Parti radical, La France insoumise, Parti socialiste, Europe Ecologie - Les Verts et Parti communiste). Les présidents de l'Assemblée nationale, du Sénat et du Conseil économique social et environnemental sont également conviés. 

Une réunion était déjà inscrite à l'agenda présidentielle avec les chefs de partis vers le 30 octobre à Saint-Denis, pour une deuxième édition du format inédit qu’il avait lancé fin août pour des échanges transpartisans à huis clos. La situation internationale l’a incité à ajouter ce rendez-vous de jeudi "en format Saint-Denis exceptionnel", selon les termes de l’Elysée. Autrement dit, la rencontre aura lieu à l’abri des caméras et des micros, et sans collaborateurs. Français et médias devront attendre l'allocution de 20h pour savoir ce qui s'est dit. 

Soutien aux victimes 

Le chef de l'Etat devrait profiter de cette prise de parole pour redire son soutien aux proches de victimes françaises des attentats . Ainsi ce mercredi la Première ministre a annoncé une réévaluation du bilan des décès parmi les Français en Israel : 18 ont perdu la vie, et 18 autres sont selon toute probabilité retenus par le Hamas. "Nous sommes en lien constant avec les familles", a-t-elle ajouté, en adressant "toutes (ses) pensées à la communauté française en Israël, qui vit dans l’angoisse". La Première ministre a aussi confirmé la mise en place d’un vol spécial jeudi pour rapatrier des Français qui n’ont pas pu rentrer, indiquant que le gouvernement travaillait à "différentes options jusqu’à la reprise des vols réguliers". La ministre a aussi annoncé "la mise en place d'un vol spécial par Air France ce jeudi" pour rapatrier des Français.

Soutien à Israel

C'est sans doute là qu'il est le plus attendu. Joe Biden l'a précédé, se disant prêt ce mardi à déployer des "ressources supplémentaires" pour soutenir Israël après l'attaque meurtrière du Hamas.  "Les États-Unis ont également renforcé (leur) présence militaire dans la région pour renforcer (leur) effort de dissuasion", a-t-il déclaré depuis la Maison-Blanche. Dans plusieurs messages sur X, l e président Français a exprime son soutien à l'Etat hébreu contre "de telles atrocités". "Au cours des prochains jours, n ous resterons unis et coordonnés, en tant qu'alliés et amis communs d'Israël, afin de garantir qu'Israël soit en mesure de se défendre et, en fin de compte, de mettre en place les conditions d'une région du Moyen-Orient pacifique et intégrée", a annoncé le président. Emmanuel Macron a également tenu à porter en parallèle la dénonciation des actes du Hamas et le soutien aux "aspirations légitimes du peuple palestinien (...), le Hamas ne représente pas ces aspirations et n'offre rien d'autre au peuple palestinien que davantage de terreur et d'effusion de sang." La France s'est d'ailleurs montrée défavorable à la suspension de l'aide européenne aux civils Palestiniens.

Lors d'un déplacement auprès du chancelier allemand Olaf Scholtz, l e président français est resté prudent sur la nature de l'aide à apporter à Tel Aviv : la paix durable "supposera aussi une approche plus politique" de la question, a -t-il avancé.

Apaiser les esprits en France 

Le débat s'est enflammé après la réponse de La France Insoumise au conflit, alors dans ses premières heures. Le parti de Jean-Luc Mélenchon est accusé d'avoir mis dos-à-dos la violence du Hamas et celle de l'Etat Israélien, dans ce qui est passé aux yeux de certains pour une "justification" camouflée de l'attaque terroriste. Depuis, la classe politique se déchaîne contre le parti campé sur ses positions. L’exécutif a appelé mercredi, après un Conseil des ministres, à ne pas "importer le conflit" en France après l’attaque meurtrière sans précédent lancée samedi contre Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a plaidé pour un "besoin, dans la période, d’unité, de cohésion de la nation". La probabilité est forte que le président Français profite ce soir de son allocution devant les téléspectateur pour appeler au calme, au niveau politique comme social, puisqu'entre 50 et 100 actes antisémites ont été comptabilisés dans l'hexagone depuis l'attaque du Hamas.