Emmanuel Macron en Israël ce mardi : les enjeux majeurs de cette visite ©Blondet Eliot/ABACAabacapress
Pressentie depuis quelques jours, la visite du chef de l'Etat en Israël a été confirmée par l'Elysée ce dimanche soir. Si les otages français sont l'iceberg de ce voyage, d'autres intérêts diplomatiques seront mis en valeur par Emmanuel Macron. Voici à quoi il faut s'attendre.
Sommaire

Une visite attendue. En début de semaine dernière, Emmanuel Macron avait déclaré qu'il se rendrait en Israël que s'il y avait "un agenda utile et des actions très concrètes à y conduire". Finalement, comme évoqué par le Premier ministre israëlien Benyamin Netanyahou samedi et confirmé par l'Elysée ce dimanche soir, l'exécutif se rendra à Tel-Aviv, ce mardi 24 octobre. Si ce déplacement est désormais officiel, réunira-t-il les conditions précédemment évoquées ? 

Mais l'enjeu, c'est également de "négocier une trêve humanitaire et faire en sorte que de l’aide soit acheminée à Gaza". Côté diplomatique, le chef de l'Etat veut "éviter une escalade et une extension du conflit avec l’Iran et le Liban", a précisé son entourage.

De nombreux Français toujours portés disparus 

La visite d'Emmanuel Macron prend lieu plus de deux semaines après les attaques meurtrières du Hamas palestinien sur le territoire israélien, qui ont fait plus de 1 400 morts, dont 30 ressortissants français. Par ailleurs, pas moins de sept Français sont toujours portés disparus : une jeune femme a le statut d'otage, et "pour les six autres il y a une présomption de prise en otage mais sans certitude", avait indiqué l'exécutif, d'après Le Figaro.

La semaine dernière, le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre britannique Rishi Sunak ainsi que la cheffe du gouvernement italien Giorgia Melonis'étaient tous rendus en terre israélienne. Le voyage programmé du chef de l'Etat français semble être une manière de se démarquer des politiques de ses homologues étrangers. Sont-elles trop prononcées ? Quels propos Emmanuel Macron va-t-il tenir face à Benyamin Netanyahou ? Voici quelques élements de réponses. 

Macron dans le rôle de diplomate  

Il n’y a évidemment rien de surprenant à ce que le président de la République se rende auprès des familles des trente ressortissants français tués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre, et de celles des sept otages présumés. Même si la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ont déjà accompli ce voyage. 

Par ailleurs, il y a aussi, dans ce déplacement un vaste enjeu de "prise de parti". Si depuis le début du conflit, Macron a invoqué et évoqué son soutien "sans faille" aux Israéliens, la nouvelle dimension de cette guerre pourrait le faire réfléchir. Les bombes qui tombent sur la bande de Gaza touchent certes des membres de l'organisation terroriste du Hamas, mais elles affectent et tuent des milliers de Palestiniens. Ce soutien devient désormais difficile à maintenir au vu des difficultés majeurs vécues par le peuple Paléstinien. En définitive, cela contraint Emmanuel Macron à avancer sur un chemin très fragile et politiquement délicat. 

La place de la France remise en question dans cette partie du monde ? 

Certes, sur le dossier des otages, la France peut en effet activer ses "bonnes" relations avec le Qatar, qui joue les médiateurs avec le Hamas. En effet, ce vendredi, le Qatar a milité et négocié pour la libération de deux ressortissantes détenues par les terroristes. Avec succès. 

Toutefois, sur la question palestinienne, la France a, comme tout le monde, baissé les bras il y a de nombreuses années, et se le voit vivement reprocher aujourd’hui par une grande partie du monde arabe, à juste titre. Revenir avec un discours crédible sur une solution politique pour les Palestiniens est difficile quand les armes parlent. Mais il n’est pas inutile de poser dès à présent les "bases" pour l’après. 

Voici donc tous les enjeux auxquels Emmanuel Macron devra faire face, trouver les mots et les gestes pour que sa visite soit "utile" et pas seulement symbolique.