Remaniement : pourquoi n’aura-t-il peut-être pas lieu©Witt Jacques/Pool/ABACAabacapress
Les "100 jours" d'Emmanuel Macron touchent à leur fin en juillet 2023. Bien que depuis plusieurs semaines des rumeurs de remaniement se multiplient, aucun changement au sommet de l'exécutif n'a été annoncé. Et si le remaniement n'avait pas lieu ? Pour quelles raisons ?
Sommaire

"100 jours". C’est le temps qu’a accordé Emmanuel Macron à son gouvernement pour tourner la page des retraites et lancer de nouveaux chantiers législatifs. En avril 2023, Elisabeth Borne avait détaillé le programme de ces "100 jours" : "La feuille de route répond immédiatement aux inquiétudes et aux attentes des français qui attendent des solutions concrètes et des actions qui changent la vie, des réponses aux grands défis de notre temps." Le président avait alors lui-même fixé le 14 juillet comme date d’un "premier bilan".

Fin des "100 jours" : l’heure du bilan et du remaniement ?

Or, 3 mois après, la page des retraites a été tournée tant bien que mal. Si des chantiers ont été lancés dans de nombreux domaines (France Travail, la réforme du lycée professionnel, le plan climat…), les Français attendent du changement. Pour certains, il est l’heure de procéder à un remaniement. Selon un sondage BVA pour RTL publié en juin, 6 Français sur 10 souhaitent un changement de Premier ministre.

Par ailleurs, plusieurs autres ministres ont déçu et le chef de l’Etat et les Français. A commencer par Marlène Schiappa, mise en cause dans l’affaire du Fonds Marianne et critiquée pour son apparition dans Playboy. La secrétaire d’État chargé de l'Économie sociale et solidaire n’est pas la seule inquiète : Franck Riester, Catherine Colonna, François Braun ou encore Pap Ndiaye font partie des ministres potentiellement sur le départ. Alors, à l’approche de la date échéance des "100 jours", les rumeurs de remaniement grossissent. Quand aura-t-il lieu ?

Remaniement : reporté en septembre ?    

Si l'hypothèse d'un remaniement semble plus que jamais d'actualité, les incertitudes continuent de planer au-dessus du palais de l’Elysée. Pour l’heure, rien n’est officiellement arrêté. Par ailleurs, le contexte actuel de contestations urbaines, suite à la mort du jeune Nahel abattu par un policier, ne semble pas propice. Emmanuel Macron souhaiterait que l'ordre soit de retour de manière durable, a confié l'un de ses proches. "C'est sûr que si le président parle et qu'après, ça pète à nouveau, on passe un peu pour des idiots", confie un député Renaissance à BFMTV.

Alors à quand le remaniement ? "Plutôt après le 14 juillet, vu l'agenda international du Président cette semaine (sommet de l'OTAN, à Vilnius, puis réception du Premier ministre indien Modi)", juge Yaël Goosz, journaliste politique à Radio France. Certains avancent la date du 26 juillet, dernier jour de la session parlementaire. D’autres misent sur le mois de septembre, période des élections sénatoriales ou encore sur janvier, après les résultats des élections européennes. Pourrait-il tout bonnement ne pas avoir lieu ? 

Remaniement : et s’il n’avait pas lieu ?

Selon Yaël Goosz, journaliste politique à Radio France, "le dispositif actuel sied parfaitement à Emmanuel Macron et à sa pratique du pouvoir. Depuis les 100 jours, il porte tous les grands sujets (sauf peut-être la lutte contre la fraude fiscale). […] Finalement, Elisabeth Borne incarne parfaitement la super-préfète, en retrait, dont il a besoin". Ainsi, l’actuelle occupante de Matignon pourrait conserver sa place de Première ministre.

Une possibilité corroborée par ses déclarations récentes, notamment dans les pages du Parisien. Interrogée au sujet de sa permanence à Matignon, Elisabeth Borne a répondu : " J’ai une feuille de route, je délivre et je m’y tiens. […] Je ne commente pas les rumeurs." Et, elle a également rappelé que "le président a eu l’occasion de dire que j’avais sa confiance".

Selon Le Parisien, le cabinet de la Première ministre prépare déjà l’agenda de la semaine du 17 juillet. Mais, comme le rappelle un conseiller de l’exécutif, cela ne garantit rien. "Ce n’est pas une réunion avec des syndicats qui fera que Borne est confortée ou pas."