Soulèvement de la Terre : Gérald Darmanin embarrassé par une vidéoStevens Tomas/ABACAabacapress
Le Conseil d'Etat a annulé la dissolution des Soulèvements de la Terre ce jeudi 9 novembre. Une décision qui désavoue Gérald Darmanin, à l'initiative de la procédure contre le collectif.
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Il avait fait de la mort des Soulèvements de la Terre son combat, mais le Conseil d'Etat l'a désavoué. Gérald Darmanin a subi un revers jeudi 9 novembre, lorsque la plus haute juridiction administrative a annulé son décret de dissolution du collectif qui agrège plusieurs associations et syndicats. Le ministre avait, à plusieurs reprises, qualifié les Soulèvements de la Terre de pratiquer l'"éco-terrorisme". La plus haute juridiction administrative du pays estime " qu'aucune provocation à la violence contre les personnes ne peut être imputée" au collectif écologiste. La dissolution "ne constitue pas une mesure adaptée, nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles susceptibles d'être portés à l'ordre public", ajoutent les magistrats. 

Une vidéo ironique

Le groupe n'a pas manqué de relever sa victoire, dans ce qui était devenu un combat quasi-personnel avec le ministre de l'Intérieur : sur son compte X, il interpelle Gérald Darmanin en un mot, "cheh" (équivalent en arabe de "na!" ou "bien fait pour toi'). Les Soulèvement ont également publié un clip ironique inspiré du dessin animé Bip Bip et Coyote, avec un savant montage montrant un Gérald Darmanin grimé en "Dissolator" désespéré de jamais rattraper les Soulèvements (sous les traits de Bip-Bip). 

"Pas de commentaire"

Interpellé jeudi sur le sujet de l'annulation prononcée par le Conseil d'Etat, le ministre a pour sa part préféré ne pas répondre aux journalistes : il "faut que j’y aille, merci beaucoup", a-t-il indiqué avant de partir. Interrogée par Le HuffPost, la place Beauvau s’est contentée de répondre : "Pas de commentaire." La décision du Conseil d'Etat donne des ailes aux Soulèvements : "Nous allons multiplier les blocages, les occupations et les désarmements pour défendre la terre et l’eau comme commun", explique-t-il dans un communiqué.

Les réactions n'ont pas tardé à pleuvoir. La France insoumise parle de "grande victoire pour l'Etat de droit". Les écologistes Sandrine Rousseau et Yannick Jadot rappellent eux qu'on "ne dissout pas un soulèvement". "Darmanin veut toujours montrer que plus on est ferme, plus ça paye" a témoigné un ministre à franceinfo, avant de conclure  "ce coup-ci, il se trompe."

Des réactions en chaîne

En mars, Gérald Darmanin a évoqué pour la première fois une procédure en dissolution du mouvement suite aux affrontements à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars. Trois mois plus tard, elle était présentée en conseil des ministres, avant d'être suspendue par un référé le 11 août. Malgré son annulation ce 9 novembre, sept personnes sont poursuivies pour l’organisation de deux manifestations, en octobre 2022 et mars 2023. La justice décidera alors au cas par cas de la responsabilité des manifestants dans les violences échangées avec les forces de l'ordre en début sur le terrain de Sainte-Soline.