Arnaque : la nouvelle escroquerie au "grand-parent" fait de nombreuses victimesIllustrationIstock
Une nouvelle escroquerie dite au "grand-parent" fait des ravages outre-Atlantique et pourrait très prochainement se faire plus fréquente en France, où elle existe d'ores et déjà. Quel est le mode opératoire de ces escrocs ? Que peut-on faire pour se protéger soi-même et ses proches ? On fait le point.
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"Filouterie", "abus de confiance" et "escroquerie" sont des termes qui, au premier abord, peuvent vous faire penser à la même chose, même si la « filouterie » garde jusque dans le langage courant une connotation plus légère que les deux autres termes. Pourtant, dans le droit français, ils désignent bel et bien 3 délits qui se distinguent nettement : tous 3 sont punis par la loi, mais la gravité du délit commis n’est pas considérée comme égale dans les 3 cas, d’après service-public.fr.

Le délit de filouterie, au nom qui prêterait presque à rire, concerne un type de vol bien précis.  "Vol" est à prendre ici au sens courant, étant donné que ce terme désigne également un type bien défini de délit, qui se différencie encore de l’abus de confiance et de l’escroquerie. Le délit de filouterie concerne les cas dans lesquels le malfaiteur use d’un bien ou service sans l’intention de le payer et prend la fuite avant d’avoir réglé au commerçant ce qui lui est dû. Un exemple courant serait le fait de partir d’un restaurant à la fin du repas sans avoir payé l’addition.

Arnaques : l’escroquerie et l’abus de confiance, des délits répréhensibles et punis par la loi

L’abus de confiance et l’escroquerie sont encore plus similaires, mais se distinguent de par les circonstances et la relation préexistante entre arnaqueur et victime, ainsi que de par l’identité de l’arnaqueur. En effet, dans le cadre d’un abus de confiance, l’arnaqueur se trouve dans une position facilitant le détournement des fonds de sa victime : par exemple, le tuteur d’une personne se trouvant sous curatelle qui s’octroierait une portion des revenus de la personne se trouvant sous sa responsabilité. Il y a abus de confiance, car le tuteur a, en soi, tout à fait le droit d’effectuer des virements depuis le compte de sa victime. L’abus consiste à user de cette "confiance" à des dessins frauduleux.

Enfin, le terme de délit d’escroquerie implique une tromperie initiale de la part de l’arnaqueur afin d’obtenir ce qu’il veut de la part de sa victime. Cela peut prendre des formes diverses et variées, plus ou moins complexes. Notamment, l’utilisation d’un faux nom, l’usurpation d’identité d’une personne d’autorité ou encore l’usage d’un faux document peuvent constituer une escroquerie.

Les escrocs jouent souvent sur les sentiments et les émotions de leurs victimes. C’est un procédé utilisé dans le cadre de l’escroquerie dite "au grand-parent" qui sévit de manière particulièrement virulente au Québec en ce moment et sur laquelle nous nous penchons ci-après.

Arnaques : l’escroquerie au "grand-parent" qui fait fureur au Québec

Cette escroquerie vise, au premier chef, les personnes âgées, d’où son nom et comme le rapporte Radio-Canada. En effet, dans le cadre de cette arnaque, la victime recevra un appel ou un mail de la part d’un individu prétextant une situation très urgente dans laquelle un proche de la victime, très souvent un petit-enfant, nécessite une grosse somme d’argent. Par exemple, l’interlocuteur feint une détention du proche, pour la libération duquel il serait nécessaire de s’acquitter d’une certaine somme.

Ou encore l’hospitalisation en urgence, avec le besoin pressant d’effectuer des soins qui coûteraient beaucoup et qui seraient à régler avant la soi-disant intervention. Les escrocs jouent donc à la fois sur l’urgence de la situation ainsi que sur le lien affectif qu’entretient la victime avec ses proches, le tout étant dirigé vers des personnes susceptibles de ne pas être très résistantes au stress.

Afin de lutter contre ce phénomène , la piste la plus efficace reste celle de la sensibilisation et de la prévention.

Arnaques : la sensibilisation, arme de choix contre les escrocs 

Au Canada, les autorités s’emploient donc à lancer une vaste campagne de prévention afin de lutter contre ce phénomène qui a fait un très grand nombre de victimes. Les arnaques au "grand-parent" auraient, avec les années, accumulées près de 9.2 millions de dollars dérobés à l’échelle du pays. Nul besoin cependant d’une campagne publique afin de sensibiliser vos proches à ces pratiques : si vous avez dans votre entourage une ou plusieurs personnes susceptibles d’être la victime de ce genre de fraude, parlez-en leur !

Un moyen très simple et efficace pour éviter de se faire avoir est la mise en place d’un mot de code entre membres d’un même entourage, afin de vérifier qu’une demande téléphonique incongrue n’est pas une supercherie.