Missile tiré dans le Sud ouest : pourquoi la France veut montrer son "hard power" ? Illustrationgetty
La semaine dernière, la France a envoyé un missile d'essai dans l'Océan Atlantique. Alors que de nombreux habitants des Landes l'ont aperçu dans le ciel, pourquoi ce test a-t-il été effectué, et quels sont les objectifs de cet essai ?

Ce samedi 18 novembre en début de soirée, plusieurs habitants du Sud-Ouest n’en croient pas leurs yeux. En levant la tête depuis leur domicile, une immense boule de lumière, à plusieurs milliers de kilomètres de là. “Qu’est-ce que c’est que ce machin”, évoque Brice, un riverain ayant aperçu le missile qui s'est confié à TF1. Très vite, alors que l’idée d’un potentiel ovni était dans les esprits des habitants, le ministre des armées, Sébastien Lecornu a officialisé sur le réseau social X (ex-Twitter) qu’il s’agit bel et bien d’un essai militaire. “Premier tir d’essai réussi du missile balistique stratégique M513”. 

Le hard power de la France en jeu 

Si ce test de missile largué depuis un sous-marin a intrigué, ce type de d’essai est pourtant courant parmi les grandes puissances mondiales, mais aussi certains pays en voie de développement, la Corée du Nord en est le parfait exemple. Entre 1984 et 2022, le pays contrôlé par Kim Jong Un a procédé à 270 lancements de missiles et essais nucléaires, dont le quart a été réalisé en 2022, selon Les Echos. Mais alors, pourquoi la France a réalisé ce test ?

Dans un contexte géopolitique difficile, avec la guerre en Ukraine, le bombardement au Hamas, les tensions à l’internationale, la France se doit de maintenir sa position de haut “niveau” dans la sécurité et la dissuasion mondiale. Cela passe par la mise à jour constante du matériel militaire, et notamment ici du matériel nucléaire. C’est ce qu’évoque Patrick Dutartre, général de l’armée de l’air, toujours au micro de TF1 :  “on les améliore en permanence notamment en termes de furtivité pour s’assurer que la dissuasion française reste au top niveau”. 

Le missile s’est échoué en lieu sûr 

Le missile français, évidemment lancé sans aucune charge nucléaire en son sein, a fini sa course dans l’Océan Atlantique, loin de toute civilisation. Lancé depuis un sous-marin pouvant en accueillir précisément 16, ce missile de 54 tonnes, atteint une vitesse de près de 18 000 kilomètres par heure.