Pénurie de médicaments : comment en est-on arrivé là ?IllustrationIstock
Alors que le gouvernement réfléchit à une possible revalorisation de 10 % des prix de certains médicaments, comment la France est-elle arrivée à ce stade de pénurie ? On fait le point.

Interrogé par le Figaro, Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, organisation représentant les laboratoires pharmaceutiques, aborde le sujet de la pénurie médicamenteuse que connaît la France.

Selon lui, une revalorisation du prix des médicaments pourrait permettre d'éviter de futures pénuries comme celle-ci. En effet, alors que le gouvernement réfléchis à une possible revalorisation d'une hauteur de 10 % des prix, Philippe Lamoureux affirme que "cela ne résoudra pas tout", mais que "la France pratique des prix parmi les plus bas d’Europe et que cela fragilise les conditions d’exploitation des médicaments".

Vers une revalorisation du prix des médicaments ?

Le pays n'est donc plus prioritaire "dans l’attribution des stocks en cas de tensions d’approvisionnement", explique-t-il à nos confrères. C'est pourquoi une revalorisation des prix de certains médicaments pourrait s'avérer être une solution utile. Comme l'ajoute le directeur général du Leem, "relever les prix permet de corriger ce déséquilibre, et permet aux industriels de compenser une partie des effets de l’inflation sur le coût des matières premières". Une décision prise et mise en place par certains autres pays européens, tels que l'Allemagne, la Suède, le Portugal et l'Italie.

Dépendante de l'Asie

Une des raisons pour laquelle la France connaît cette pénurie médicamenteuse est sa dépendance vis-à-vis de l'Asie. En effet, la production de certains médicaments et principes actifs essentiels, est localisée hors du continent. Si le gouvernement souhaite relocaliser ces productions sur le territoire français, Philippe Lamoureux indique sa solution :"En réalité, il nous faut relocaliser à l’échelle européenne, sans pour autant démondialiser. Plutôt que d’avoir des listes de médicaments essentiels par pays, nous devons raisonner au niveau du continent et avoir des «hubs» de production par médicament ou groupe de médicaments".