Procès de Redoine FAÏD : ses évasions les plus folles Illustration Istock
Redoine FAÏD, braqueur multirécidiviste connu pour ses 2 évasions de prison et son organisation sans faille, va être jugé du 5 septembre au 20 octobre prochain, à la cour d'assises de Paris. Retour sur ses 2 évasions spectaculaires, et le parcours d'un homme déterminé.
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Aujourd’hui âgé de 51 ans, le parcours de Redoine Faïd commence dès ses 18 ans. À cet âge, il commence déjà les hold-up, puis les prises d’otage à domicile, avant de s’attaquer aux fourgons blindés. Pour tous ces braquages, le protagoniste y réfléchit souvent plusieurs semaines en avance, au millimètre près. Propos qu’il évoque lui-même dans son autobiographie qu’il a publié en 2010. Très vite, les délits montent en importance. 

Il est  notamment condamné à deux reprises à 12 ans de réclusion pour ses pratiques de "saucissonneur" de responsables de banques ou bijoutiers, mais également à 15 ans de prison suite à l'attaque d'un fourgon blindé qu’il avait entrepris à Villepinte en 1997. 

En 2018, il écope d’une troisième condamnation à 25 ans de prison, cette fois-ci pour avoir été la tête de l'organisation d’un braquage ayant échoué, qui aura coûté la vie d’une policière municipale de Villiers-sur-Marne, Aurélie Fouquet.  Mais Redoine Faïd est également médiatisé pour ses deux impressionnantes évasions, à 5 ans d’intervalle l’une de l’autre.

Sa première évasion en 2013 

Localisée dans le Nord, la prison de Sequedin est sélectionnée pour accueillir le détenu. Pour parvenir à son évasion, les grands moyens sont engagés, comme à son habitude. Il parvient à prendre en otage quatre surveillants en utilisant une arme, et ouvre les portes grâce à de l’explosif. Il sera finalement retrouvé plus d’un mois après sa cavale. Cette évasion, prise très au sérieux par les autorités, avait fait appel à un mandat européen pour le retrouver. Mais en 2015, il s'évade une seconde fois, avec des moyens inédits. 

Une seconde évasion encore plus spectaculaire 

Le 1er juillet 2015, Redoine Faïd s’évade une seconde fois de prison, celle de Réau, en Seine et Marne. Pour se faire, plusieurs alliés. Tout commence à l’aérodrome situé à proximité ou un hélicoptère est récupéré par 3 complices. Le pilote de l’appareil pris en otage, se doit de rejoindre le lieu indiqué, à savoir la cour de la prison où se trouve Redoine Faïd. Pendant ce temps précis, ce dernier se situe au parloir.

L'hélicoptère arrive sous un bruit assourdissant, et reste à 1 mètre du sol, les surveillants n’ayant pas le droit de tirer sur des appareils en vol depuis la prison. Deux complices descendent, armés d’une kalachnikov et d’une meuleuse, ouvrent les multiples portes, utilisent des fumigènes et parviennent à faire sortir Redoine Faïd. En 7 minutes et 33 secondes, l’évasion est une réussite. Le conducteur de l'hélicoptère pris en otage est libéré, et la suite de l’évasion se déroule en voiture. Filmé le lendemain sur des caméras de surveillance se baladant dans Paris, Redoine Faïd est finalement retrouvé 95 jours plus tard, le 04 octobre 2018 à Creil, ville de son enfance.

Plana Radenovic, journaliste ayant pu dialoguer avec le détenu à plusieurs reprises, évoque au micro de RTL un multirécidiviste “fan de film d’action”, réalisant des braquages et scènes  “comme dans un film”. 

Un nouveau procès très attendu 

Aujourd’hui, Redoine Faïd s’apprête à vivre 7 semaines de jugement à Paris. Depuis 5 ans maintenant, ce dernier n’a pas vu la lumière du jour. Plana Radenovic évoque un homme “amaigri et vieilli”. “j’avais l’impression d’aller voir ma grand-mère à l'hôpital” évoque-t-elle, toujours au micro de RTL. Ces avocats évoquent les conditions difficiles voire inhumaines de sa détention et souhaitent rappeler que “le roi de la belle”, son surnom attribué, n’a pas fait usage de violence envers les surveillants du centre pénitentiaire. Avant même ce début de jugement, sa date de sortie est déjà lointaine, en 2046 à ce stade.